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Célébrer le Nouvel An en temps de pandémie

Le journal Le Monde a fait le tour des métropoles pour la soirée de fin d'année. Célébré en catimini, ce passage au nouvel an en temps de pandémie a contraint des milliards de personnes à rester chez eux

De Sydney à Rome, ils ont assisté aux feux d’artifice et aux spectacles derrière un écran de télévision ou d’ordinateur à condition que les festivités n’aient pas été annulées.

En France, des policiers ont été déployés pour veiller au respect des interdictions de rassemblements ou du couvre-feu mis en place pour la soirée de jeudi : tout déplacement entre 20 heures et 6 heures est interdit, hors motif autorisé.
 A Paris, les Champs-Elysées, traditionnel lieu de rassemblement festif et parfois éthylique, sont particulièrement surveillés afin d’empêcher toute réunion. Pour limiter les possibilités de rassemblement, le préfet de police de Paris a demandé le concours de la RATP : seule la moitié des 16 lignes du métro fonctionnent à compter de 20 heures, avec des fréquences réduites, et un nombre limité de stations desservies.

A Londres, durement touchée par l’épidémie, les célébrations ont été mises en sourdine, alors que le gouvernement exhortait les gens à rester à la maison pour éviter de propager le virus, avec le slogan « Agissez comme si vous l’aviez ». La chanteuse américaine de 74 ans Patti Smith donnait un concert en livestream, en hommage aux soignants du NHS, le système public de santé du Royaume-Uni, décédés du Covid-19. Mais sa diffusion en direct sur écran géant à Piccadilly Circus a été annulée à la dernière minute pour cause de pandémie, et ses fans ont dû se contenter de YouTube.


A Dubaï, aux Emirats arabes unis, des milliers de personnes étaient attendues pour assister à un spectacle pyrotechnique et laser à Burj Khalifa, la plus haute tour du monde, en dépit de nouveaux cas. Toutes les personnes devaient porter un masque ou s’enregistrer à partir d’un QR code.

En Russie, le président, Vladimir Poutine, a reconnu dans son discours du Nouvel An qu’une deuxième vague d’infections frappait la nation. « Malheureusement, l’épidémie n’a pas encore été complètement arrêtée. La lutte contre l’épidémie ne s’arrête pas une minute », a-t-il déclaré.

En Allemagne, dans ses vœux du nouvel An, la chancelière, Angela Merkel, a prévenu que cette crise « historique » du coronavirus était appelée à se prolonger en 2021 même si le vaccin apporte de l’« espoir ».

C’est depuis leur salon que les Romains ont assisté aux festivités qui se déroulaient au Circus Maximus, le plus ancien stade de la ville. Deux heures de spectacle étaient au programme ainsi qu’une illumination des sites les plus emblématiques de la ville. La municipalité a interdit les feux d’artifice et pétards qui d’habitude résonnent dans les rues et places de la ville.

L’Italie, où des photos de morgues improvisées et de soignants épuisés ont fait prendre conscience au reste de la planète de la gravité de la crise, est soumise à un confinement jusqu’au 7 janvier et à un couvre-feu à partir de 22 heures. Les fêtes du 31 étaient interdites aussi bien dans les lieux publics que privés.

A New York, où Times Square déborde habituellement de gens euphoriques sous une pluie de confettis, le quartier de Manhattan était bouclé et les fêtards encouragés à suivre de chez eux le compte à rebours télévisé, avec la chanteuse américaine Gloria Gaynor pour interpréter à 77 ans son célèbre titre disco I Will Survive (« Je survivrai »). Les Etats-Unis sont le pays du monde le plus endeuillé par la pandémie et dans ses vœux, le maire Bill de Blasio a évoqué 2020 comme « sans doute la plus dure année de l’histoire de New York ». « En janvier, nous allons vacciner un million de New-Yorkais », a-t-il promis.

A Madrid, l’une des villes d’Europe les plus frappées par la pandémie, la célèbre place de la Puerta del Sol, habituellement bondée aux 12 coups de minuit, était vide quand un ancien membre du groupe Mecano, Nacho Cano, y a interprété un morceau au piano, en hommage aux victimes du Covid-19.

La ville de Wuhan, en Chine, où le virus est apparu pour la première fois fin 2019, a vu des milliers de personnes se rassembler pour célébrer le Nouvel An. Même scènes à Taipei, capitale de Taïwan, qui a organisé une célébration plus traditionnelle, avec des foules se rassemblant pour regarder des feux d’artifice.

A Beyrouth, au Liban, encore sous le choc de l’explosion meurtrière et dévastatrice du 4 août, les autorités ont assoupli les mesures. Le couvre-feu a été repoussé à 3 heures du matin. Les bars, restaurants et boîtes de nuit ont rouvert et organisé de grandes fêtes pour le Nouvel An.

La Nouvelle-Zélande, où seules quelques restrictions demeurent, est l’un des seuls pays de la planète où les habitants ont pu célébrer le passage à 2021 sans écran interposé. De grandes foules se sont réunies à Auckland pour assister à un feu d’artifice.

A Sydney, la plus grande ville d’Australie, le célèbre feu d’artifice du Nouvel An a été tiré au-dessus de la Baie, mais en l’absence quasi-totale de spectateurs après l’apparition d’un récent foyer de contamination dans le nord de la ville qui totalise quelque 150 cas.

Même le projet d’autoriser 5 000 personnes travaillant en première ligne dans la lutte contre l’épidémie d’y assister, pour les remercier de leurs efforts, a été abandonné. « Tout le monde attend 2021 comme un nouveau départ », a souligné Karen Roberts, l’un des rares spectateurs à être admis dans un bar près du célèbre opéra de Sydney.

A Hongkong, malgré les restrictions, quelques rares fêtards se sont aventurés sur le front de mer du port Victoria pour faire des selfies.

A Tokyo, où les habitants sont confrontés à la perspective de l’imposition de l’état d’urgence après un record de 1 300 nouvelles infections quotidiennes, les gens faisaient la queue avec des masques et des gardes du visage pour offrir des prières du Nouvel An.

 

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